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Roland Barthes, 16 juillet 1977

25 Avril 2016 , Rédigé par Jo Meunier Publié dans #tolérance, #mal, #littérature

Roland Barthes, 16 juillet 1977

"De nouveau, après des jours bouchés, une matinée de beau temps : éclat et subtilité de l'atmosphère : une soie fraîche et lumineuse. Ce moment vide (aucun sens) produit la plénitude d'une évidence : qu'il vaut la peine de vivre. La course du matin (chez l'épicier, le boulanger, alors que le village est encore presque désert), je ne la manqurais pour rien au monde.

Mam. va mieux aujourd'hui. Elle est assise dans le jardin, avec un grand chapeau de paille. Dès qu'elle va un peu mieux, elle est attirée par la maison, prise du désir d'y intervenir ; elle fait rentrer les choses dans l'ordre, interrompant de jour le chauffage du cumulus, ce que je ne fais jamais.

L'après-midi, par un beau soleil éventé, déjà couchant, j'ai fait brûler des ordures au fond du jardin. Toute une physique à observer ; armé d'un long bambou, je retourne les liasses de papier qui se consument lentement ; il faut de la patience ; c'est fou, la résistance du papier. En revanche, un sac de plastique émeraude (celui-là même des ordures) brûle très vite, sans reste: cela, à la lettre, s'évanouit. Ce phénomène pourrait servir, en maintes occasions, de métaphore.

Petits faits incroyables (lus dans le Sud-Ouest ou entendus à la radio? Je ne me rappelle pas): En Egypte, on aurait décidé de punir de mort les musulmans qui se convertiraient à une autre religion. En URSS, une coopérante française a été expulsée, parce qu'elle aurait fait cadeau de dessous à une amie soviétique. Faire un dictionnaire contemporain des intolérances (la littérature, en l'occurrence Voltaire, ne peut être abandonnée, tant que subsiste le mal dont elle a porté témoignage."

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